Il faut que je sorte de chez moi, il faut que je

     Il faut que je sorte de chez moi, il faut que je sorte de mon moi. Je ne peux plus rester comme ça, tourner en rond, encore et encore, sous mes pieds je vois le parquet tout usé. Je ne peux plus. Je suis lasse et abrutis, les yeux rivés sur cette lumière blanchâtre, je ne fais que regarder bêtement les mouches voler, leurs ombres se dessinent, terrifiantes, sur le mur opposé, et moi je ne sais qu'avoir peur, incapable de regarder ces doubles frappés d'ostracisme. J'attends que quelque chose vienne me réveiller. Je me suis écartée de cet itinéraire conseillé, somnolente j'en ai oublié le compte à rebours. Maintenant je suis là, condamnée à la stagnation (une fois n'est pas coutume - oui je sais...). Alors je me suis mise à chercher, j'ai beau retirer, couche aprés couche, tout ce sang, cette graisse, cette eau et même les os, je ne trouve rien, strictement rien. Nada. Je deviens apathique, et pathétique par la même occasion. Même un retour à la case départ ne me gênerait pas, une direction c'est une direction aprés tout; parce que là, voyez-vous, je me suis perdue en route et la masse pitoyable que je suis devenue est trop bête pour sortir de sa torpeur.

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